C’est au plus clair du matin, dans un monde frémissant, que Kaki s’avança, plongée dans un émerveillement qui la couronnait.
Les buissons entrecroisaient leurs branchages, mêlant leurs feuilles d’agate, de jade et de lapis. Les fleurs, à peine dépliées, encore un peu froissées, encore un peu timides, s’ouvraient à la lumière, offrant leurs jeunes éclats aux yeux de Kaki. Fascinée par ce spectacle, la jeune fille se sentait traversée par une émotion nouvelle.
Soudain, un flamboiement singulier attira son regard. Emplie de curiosité, le cœur battant, elle s’approcha au plus près.
Bague Coloquinte en or jaune 18 carats et croissants de cornaline mobiles.
Dans l’épaisseur du feuillage, Kaki, découvrit l’une des choses les plus étonnantes qui soient : un fruit rond, orné par la nature de croissants d’un feu des plus ardents, sertis de l’or le plus fin…
La jeune fille était charmée.
Pressentant qu’elle avait devant les yeux l’un de ces délices auxquels l’on ne goûte point, Kaki le cueillit et en orna l’un de ses doigts. Mais quel ne fut pas son étonnement lorsque, caressant le bijou avec délicatesse, elle s’aperçut que les croissants, loin d’être figés, pouvaient bouger. Ravie et amusée, elle se plut à jouer avec ce mécanisme dont elle ne percevait pas les rouages. Il y avait assurément là-dessous un secret qui n’appartenait qu’au Pays des Hommes.
Mais il y avait davantage. La Coloquinte, sans doute enchantée, fit naître en Kaki le désir de voir ce qu’il y avait un peu plus loin autour de la terre.